Claire Parma
La Conteuse :
Conteuse originaire des Suds de la France, elle roule dans son accent encore quelques cailloux chantant. Et c’est peut-être en mémoire de ces musiques-là qu’elle explore, depuis
quelques années, la parole comme un instrument. Formée auprès d’artistes des arts de la paroles et de la musique, elle travaille le conte traditionnel, mémoire vivante de l’humanité, parole polymorphe, mouvante, toujours d’actualité, toujours renouvelée, à la fois musicale, rythmique et poétique, mais aussi des textes d’auteurs et écrit ses propres histoires.
Les spectacles :
« L’ivresse du temps »
Public ado-adultes – Durée : 1h
Contes du crépuscule, pour les oreilles qui ont le temps, par ces temps troublés, de s’enivrer tout doucement du temps qui passe
Soyons clair : quel que soit la météo, il y sera question de temps ! Du temps qui passe, celui qui se lasse, les tout premiers temps, le contre temps, l’espace-temps, le temps d’antan, le temps perdu, celui qui n’est plus, le temps qui valse, danse et repasse…
Dans ces contes extra-ordinaires ou ces histoires bien ordinaires, le temps ne cesse de tourner. Et dans son ivresse légère, il creuse le sillon de nos histoires, façonne nos mémoires,
déposant dans chaque récit un peu de notre humanité.
Joan de las Peiras
Basé sur le conte traditionnel « Joan Las Peiras », le spectacle s’articule autour d’un conteur bilingue occitan-français, de 2 musiciens-chanteurs et d’un programmateur-technicien son. Le mélange de chants et musiques traditionnels en direct avec la programmation de sons de la vie d’autrefois viennent illustrer et accompagner le conte de Joan (Jean), bâtisseur de « palhàs » (terrasses de culture en pierre sèche), pour proposer au public un univers sonore et musical original autour de ce qui pouvait constituer le parcours d’une vie dans l’Auvergne viticole du temps jadis.
L’histoire :
Joan (prononcer Dzouan ou Dzan) est né dans un petit village comme on en trouve tant dans les pays coupés, entre vallée et montagne, où les gens vivaient simplement, entre petit
élevage et cultures diverses. Sa vie modeste se déroule entre les travaux paysans revenant d’année en année, et sa spécialité, bâtir les « palhàs », ces fameuses terrasses de pierre
sèche permettant aux hommes de domestiquer les rudes coteaux réservés jusqu’à tard aux gardiens de chèvres. Sur les « palhàs » est cultivée la vigne, mais aussi la pomme, la cerise,
et tant d’autre choses ! Ils permettent de nourrir tout le pays à une époque où la démographie est a son apogée. En réalité, Joan possède un don, garant de toute sa compétence : il parle aux pierres et les comprend.
L’histoire de Joan est contée en français panaché d’occitan d’Auvergne.
Lukaz Nedeleg
Né à Brest, enraciné à l’ouest du pays Glazig, au fond de la baie de Douarnenez, Lukaz Nedeleg s’est fait chatouiller les oreilles très tôt. À coup sûr, celui-là avait de l’eau de mer dans son biberon. Son répertoire est constitué de contes fantastiques et philosophiques, tirés des collectes de Basse-Bretagne et d’Amérique du Nord. Son style de racontage réside dans la particularité de sa voix, grave et enveloppante, dans la diversité de son jeu de comédien et dans le rythme de sa parole, grandement influencé par l’art de la poésie et du slam.
L’Abatros, La vie contée de Jean-Marie Le Bris
Tout public à partir de 7 ans – 1h10
Le spectacle « L’Albatros » raconte des histoires de mer et de ciel filées à travers la petite histoire de Jean-Marie Le Bris. Capitaine de marine à Douarnenez, Le Bris était obsédé par une idée venue en observant les oiseaux-planeurs dans les mers du sud : secourir en volant les marins naufragés. De retour à Douarnenez, il construit un avion calqué sur le modèle d’un albatros. Porté par le son de l’accordéon de Youen Bodros, ce spectacle donne vie à des tentatives souvent ratées, souvent fécondes aussi, ainsi qu’à des héros cabossés et des
découvreuses de chimères. Des personnages qui, comme nous, tentent de se frayer un chemin dans le désordre du monde…
Marie Coumes
La Conteuse :
Chanteuse et musicienne au sein du groupe La Mal Coiffée, Marie Coumes s’aventure
également sur le territoire du conte. « Ma vie artistique s’est forgée au gré de rencontres,
avec le sentiment d’avoir su saisir les opportunités. Grâce aux auteurs occitans, j’ai appris
mon histoire, découvert les chansons : je suis devenue chanteuse, notamment depuis 2001
dans le groupe polyphonique « La Mal Coiffée ». Plus récemment lors d’un stage, une
rencontre déterminante avec Henri Gougaud m’a ouvert au conte. J’ai découvert là ce que
pouvait être raconter une histoire… »
Les spectacles :
« Ceux des étangs »
Durée environ 1h – Tout public à partir de 11 ans.
Dans « Ceux des étangs », Marie Coumes raconte quelques histoires extraordinaires. Mais le
plus extraordinaire c’est que toutes ces histoires se sont passées au même endroit . Dans un
petit village au bord d’un bel étang de mer. Un village où cohabite un corbeau borgne, Gisèle et Loulou deux vieilles que l’on surnomme :
« le jugement dernier » , Romégous vieil anarchiste espagnol qui traîne ses pantoufles à
carreaux et ses idées noires, Maurice le garagiste à la force colossale emprisonné dans les
mailles des pulls trop petits que lui tricote sa mère, Mademoiselle l’institutrice belle comme
tout et bien trop sage…..
Mais c’est bien connu, il est des concours de circonstances exceptionnellement heureux qui
viennent bouleverser en profondeur l’ordre du monde, si petit soit-il.
Au fond d’une caverne, une vielle assise à même le sol brode les destins sur une grande
couverture bleue et épaisse comme la nuit. À côté d’elle, est assis un grand chien jaune, avec
un sourire de chien jaune.
« Dans ce récit inspiré de contes populaires, je dis tout l’amour que j’ai pour ce pays d’où je viens et où je vis : les étangs, la mer, la garrigue languedocienne. Il me relie à ce sol, racines profondes et délicates. S’y reflète l’attachement que j’ai pour les hommes et les femmes de ce pays, leur façon de parler, l’odeur du sol, la lumière des villages et de l’air lui-même, le scintillement de la mer. »
« Rose et les hommes sauvages »
Durée environ 45 min. Spectacle jeune public à partir de 6 ans.
Au nord il y avait les géants de glace et de feu.
Au sud les géants de sable.
À l’est, les géants polymorphes.
À l’ouest, les géants de pierre.
Au centre, les géants d’ici.
Ainsi débute notre mythologie, peuplée aussi de sorciers, d’une reine au pied palmé, d’une
petite fille à la peau de chèvre.
Parfois de ce monde du dessous, peut-être quand nous en avons le plus besoin, certaines
créatures nous rendent visite. Il suffit de les accueillir, qui sait ce que fera la rencontre ? Il y
aura sûrement celles qui sauront nous montrer, nous troubler, nous accompagner, peut-être
nous guider…
Telle est l’histoire de Rose et des hommes sauvages.
Olivier de Robert
Le Conteur :
Olivier de Robert est un auteur et conteur ariégeois. Héritier des conteurs de villages, il est aussi disciple d’Henri Gougaud.
Il pratique le récit historique avec bonheur. Il a mis en pratique les balades contées au travers de son expérience d’accompagnateur en montagne.
Au carrefour de toutes ses activités, se retrouve toujours l’Ariège, Patrimoine naturel et l’Humain qu’il connaît si bien…
Pour lui, conter, « ce n’est jamais que dire avec lenteur ce qui pourrait être résumé en quelques mots. C’est prendre le temps de suivre les chemins buissonniers du rire et du rêve, ceux qui vont en mille détours des lèvres aux cœurs ».
D’ici !
… ou les tribulations d’un ariégeois en Ariège, qui pourrait être un cantalou dans le Cantal. Car en somme, qu’est-ce donc que d’être de quelque part ? Peut-on décréter que l’on est « d’ici » sans risquer de se prendre les pieds dans la terre des ancêtres et s’entendre dire que l’on est « pas d’ici » ? Allez, il faut le dire, voilà tout un pan de ma vie enfin révélée, celui du temps où j’ai voulu aller à la rencontre de mes racines et revenir au pays. Mais bon, volem viure al païs ce n’est pas tout de le dire, encore faut-il trouver le bon chemin pour en être, du païs ! Une quête qui parlera à tous ceux qui ne sont pas d’ici mais voudraient l’être, ceux qui sont de là-bas et qui se retrouve ici, ceux qui sont d’ici mais aimeraient être là-bas et ceux qui ne sont ni d’ici ni d’ailleurs et d’ailleurs pas de là-bas non plus, mais seront ici par hasard…
Mémoires en short
Ce type est diabolique : il vous prend par l’oreille en vous promettant de vous parler de sport et voilà qu’en suivant de tortueux mais délicieux chemins, il vous embarque en plein territoire d’enfance. Du coup, en slalomant entre un passage du Tour sur un col pyrénéen, le rugby à bon-papa qui sent le camphre et le confit et un tir de Max Bossis qui s’envole dans le ciel de Séville, il vous révèle que le Jazz est né dans une étable, qu’il existe des ruisseaux godassophages et qu’on peut faire sa scolarité en apnée… Ce résultat là est connu d’avance : on y pleurera de rire et on sera tout chose de retrouver l’émotion qui se planque dans un pot au lait en fer blanc…
Classiques, vous avez dit classiques ?
« Ha, celle-là, je le connais ! » Ils sont taquins ces contes là : ils paraissent avancer à découvert, être d’immenses classiques que l’on a entendu mille fois, depuis les rives les plus lointaines de l’enfance. Mais à bien y écouter, les voilà tout neufs, espiègles comme des collégiens au premier jour des vacances. Accrochez vous, ca va dépoussiérer : voilà que la chèvre de monsieur Seguin fugue en scooter, que le loup a besoin d’un psy pour sauver le chaperon rouge, que le joueur de flûte de Hammelin prend des allures de sans-papier et que le père d’Icare a une mémoire de poisson rouge. Si vous aviez prévu de vous ennuyer en écoutant des grands classiques du conte, désolé, ça ne va pas être possible…
Vivre livre(s)
Voilà l’histoire de deux paumés qui se font passer pour analphabète et aveugle, et qui veulent pourtant trouver dans les livres des histoires à raconter. Mais voilà, vous ne le savez peut-être pas, dans les bibliothèques, la nuit, les livres sont vivants… Pour leur première collaboration, le bluesman Julien Cormier (Straw man, Crossroad guys…) et le conteur Olivier de Robert ont décidé de rendre hommage aux livres et aux bibliothèques. En équilibre et en écoute réciproque, ils tracent un chemin entre humour et fantastique et rappelle la raison d’être des bibliothèques dont les étagères recouvrent les murs : « Là où il y a des livres, il n’y a plus de murs »…
Taxi-Conteur
Le Conteur :
Adama Adepoju est un conteur ivoirien né au cœur de la capitale économique de la Côte d’Ivoire : Abidjan. Nourri à la culture urbaine et à la sagesse de ceux qui savent écouter, Adama Adepoju allie, avec maestria, la parole d’eau à la parole de feu, la parole de miel à la parole d’éclair et de foudre.
Acteur, conteur et véritable improvisateur maniant autant le verbe parlé que chanté ou scandé, avec une fougue décoiffante, passant du rire déployé à l’ironie « palabreuse », Adama Adepoju raconte depuis longtemps aux petits et aux grands du monde entier.
Avec lui, c’est d’une invitation au voyage qu’il s’agit. Voilà pourquoi il s’appelle… Taxi-Conteur !
Le spectacle : « Conteur d’eau »
Tout public à partir de 5 ans – Durée 1h
Ce spectacle tout public est conçu sur la base du collectage de récits de vie, mythes, légendes et contes effectué autour de l’eau dans 21 villes et villages du Burkina Faso, Côte d’Ivoire, ap Vert, Guinée, Libéria, Niger et Sierra Léone. « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle », c’est donc au bout des récits et contes tirés du patrimoine oral traditionnel que l’artiste de la parole va nouer son souffle pour chanter, raconter, parler l’Eau afin de prémunir la planète de « la guerre de l’Eau ».
Synopsis : L’eau c’est la vie et chacun à son problème d’eau. De la féerie du royaume océan dirigé par Mami-Watta la reine-mère, déesse de l’eau, à la ruse de Akendêwa l’araignée barbue aux pattes fragiles, créateur de la danse de l’eau et en passant par le fabuleux destin de la belle Sadjo et de son hippopotame Mali ; chacun a son problème d’eau.
Pepîto Matteo
« J’ai toujours été intéressé par la question du langage, des langues, des malentendus, par l’ambiguïté des mots. Ça crée des incompréhensions qui peuvent être dommageables, mais ça dévoile aussi d’autres sens, d’autres images, des manières de voir différentes qui poétisent la vie et les rencontres.
Dans un monde où la part d’ombre est souvent gommée, où on nous demande de répondre par oui ou par non, où les pictogrammes remplacent les paroles, où le savoir est à portée d’une touche, j’aime l’idée a contrario de nos équivoques, de nos quiproquos qui constituent une sauvegarde pour notre vigilance et nous rendent uniques. Devoir dresser l’oreille pour essayer de s’entendre, de se com-prendre (au sens étymologique) est notre chance pour saisir la vie à hauteur d’humain. Une façon particulière de partager nos points de vue, donc notre imaginaire.
En tant que conteur d’histoires, je suis tenté de réinterroger les différents aspects qui constituent le langage : l’affectif, le poétique, le politique, la pensée et le rapport du rêve et de la réalité, pour essayer de saisir ce que « parler veut dire ». A travers des ateliers sur la parole et notamment avec des demandeurs d’asile, j’ai pu me rendre compte des difficultés liées à l’apprentissage de la langue française et des parcours singuliers des uns et des autres pour parvenir à se débrouiller avec les mots quand les repères ne sont plus les mêmes.
Il y a dans le langage une dimension comique et tragique tout à la fois avec laquelle on peut construire une histoire de l’intégration… On n’a pas les mêmes images d’un pays à un autre, d’une région à une autre, voire d’une famille à une autre et cela induit des comportements, des manières d’exprimer les choses différemment. Même dans une langue commune, nous sommes tous singuliers. L’identité de notre langue s’est constituée à partir de toutes nos expériences intimes, avec nos images depuis l’enfance. Elle est un peu notre empreinte digitale buccale. « Montre-moi ta langue et je te dirai qui tu es ! » La langue française répond à des règles multiples, aux exceptions complexes et aux interprétations variées selon où elle est pratiquée dans le monde entier (pas seulement en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, mais au Québec, en Afrique et sur les cinq continents !) avec des façons particulières : mots refaçonnés, raccourcis, expressions imagées renforcées par les caractéristiques propres à chaque pays, les accents etc. Cette richesse de notre langue partagée et en perpétuelle création constitue une chance inouïe pour l’avenir du Français. Les étrangers nous réapprennent notre langue en y apportant un éclairage nouveau et salutaire sur notre façon de vivre, de penser, ce qui nous évite de sombrer dans nos certitudes… Pour ce spectacle, j’ai cru bon de m’inspirer d’une situation de malentendu, comme une histoire qui contiendrait une partie du matériau que j’ai pu collecter et qui croiserait les situations qui m’ont parues exemplaires aujourd’hui, notamment liées à l’immigration, ainsi que mes questions personnelles, mes souvenirs d’enfance, mon rapport à l’apprentissage, mon regard sur la société moderne et son intransigeance envers les plus démunis. Sans vouloir être exhaustif, ni rechercher forcément le sensationnel, j’ai essayé de regarder ce qui m’entoure de façon pragmatique, amusée, en me laissant toucher, choquer ou étonner, tout simplement, être vivant.
Quelques chaises suffisent au décor pour figurer une salle de classe imaginaire : celle d’une école ? D’une conférence ? D’un atelier d’alphabétisation ? D’un lieu de rétention administrative ? Ou encore une salle de classe du « monde qui va » ? Une parole directe et un jeu simple qui transforment les situations avec la complicité des spectateurs.
Un va et vient entre le réel et l’imaginaire pour faire 7 fois le tour de la langue ! »
Pour retrouver le programme complet du festival, cliquez sur : BROCHURE las_rapatonadas_42e_edition